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Dorsalgies et déséquilibre du bassin

La dorsalgie est une sensation douloureuse (-algie) située au niveau des vertèbres «dorsales» (dors-) aussi appelées «thoraciques»: ce sont les douze vertèbres qui supportent la cage thoracique via les côtes. 

Attention donc, les termes «douleur au dos» et «dorsalgies» ne sont pas équivalents. Pour identifier les douleurs du dos, on se réfère à l’étage vertébral correspondant. On évoque alors plus spécifiquement des cervicalgies, dorsalgies, lombalgies, sacralgies ou autres coccygodynies. Il est donc inapproprié d’employer le terme de dorsalgie pour évoquer une sensation de douleur au niveau des vertèbres cervicales, lombaires, sacrées ou coccygiennes.

Ceci dit, la cause qui engendre in fine cette sensation douloureuse au niveau du rachis dorsal est, hormis quelques exceptions, presque toujours extérieure à la zone en souffrance. Nous allons détailler ici plus particulièrement les nombreux liens entre le rachis dorsal et le bassin; dont le déséquilibre postural génère, dans la plupart des cas, des dorsalgies.   

Les dorsalgies et leurs causes

La dorsalgie est un symptôme, l’expression d’un dysfonctionnement dont le siège, la nature et la gravité recouvrent des réalités très diverses. Afin de pouvoir déterminer la cause de ce symptôme, la littérature distingue trois types de dorsalgies:

  1. Les dorsalgies symptomatiques: souvent aiguës, elles sont dites «symptomatiques» car elles sont un symptôme d’un dysfonctionnement pathologique. Ce sont les plus rares. 
  2. Les dorsalgies statiques: symptômes d’un trouble de la croissance ou de la morphologie de la structure du squelette osseux. Elles sont relativement rares.
  3. Les dorsalgies fonctionnelles: elles sont l’expression d’un dysfonctionnement d’une combinaison de facteurs mécaniques, psychologiques et surtout posturaux. Elles sont très fréquentes et constituent l’immense majorité des cas de dorsalgies. Elles deviennent généralement chroniques et, le cas échéant, le plus souvent en lien avec un déséquilibre du bassin. 

1.    Les dorsalgies symptomatiques

La plupart des dorsalgies symptomatiques sont un symptôme d’une pathologie dont le siège est en regard du rachis thoracique:

  • Les pathologies pleuropulmonaires comme les pleurésies infectieuses (tuberculose, streptocoque, staphylocoque, tularémie, etc.) et tumorales (mésothéliome, tumeur pulmonaire, tumeur médiastinale ou métastatique).
  • Les pathologies cardiovasculaires telles que l’anévrisme aortique thoracique, la péricardite ou encore l’insuffisance coronarienne.
  • Des pathologies digestives comme les œsophagites, pancréatites et gastrites; des cancers de l’œsophage, du pancréas et de l’estomac; des ulcères gastriques ou duodénaux; ainsi que des affections hépato-biliaires.

On compte également parmi les dorsalgies symptomatiques celles dues aux pathologies rachidiennes au niveau de la section thoracique de la colonne vertébrale:

  • La maladie de Paget, une pathologie chronique et localisée du tissu osseux.
  • Les tumeurs intrarachidiennes, qu’elles soient malignes ou bénignes.
  • Les fractures ostéoporotiques, le plus souvent situées au niveau des corps vertébraux.
  • Les spondylarthropathies comme la spondylarthrite ankylosante, notamment chez l’adolescent et le jeune adulte, au niveau des articulations intervertébrales.
  • Les spondylodiscites, infections des disques intervertébraux et des corps vertébraux adjacents.
  • Les hernies discales, même si elles sont extrêmement rares au niveau du rachis thoracique.

Les dorsalgies symptomatiques nécessitent une prise en charge médicale d’urgence afin d’en déterminer la cause, souvent grave.

2.    Les dorsalgies statiques

Parmi les dorsalgies statiques on entend les dorsalgies dues à des troubles de la croissance au niveau des membres inférieurs ou de l’ordre des dystrophies rachidiennes comme la maladie de Scheuermann et les autres altérations de la structure disco-vertébrale pouvant survenir chez l’enfant et l’adolescent.

Les dorsalgies dues aux scolioses (déviations latérales) et a fortiori aux cyphoscolioses (déviations à la fois latérales et à convexités postérieures exagérées) sont les dorsalgies statiques les plus fréquentes. L’Ostéothérapie Méthode Bounine™ permet d’obtenir de bons pronostics quant à l’amélioration de la symptomatologie dans ces cas.

3.    Les dorsalgies fonctionnelles

La très grande majorité des douleurs ressenties au niveau du rachis dorsal sont des dorsalgies fonctionnelles. Elles sont le fruit de la combinaison de facteurs posturaux, mécaniques et psychiques. Très fréquentes, environ 17.4% des femmes et 9.6% des hommes souffrirait de dorsalgies de type fonctionnel. 

En cause, l’accumulation de facteurs favorisant leur apparition:

  • Le stress, l’anxiété, la peur, la charge mentale excessive, etc.
  • Les cycles menstruels.
  • Une musculature du dos insuffisamment développée par manque de sollicitation.
  • La prise de poids, qu’elle soit due à une mauvaise hygiène alimentaire ou une grossesse.
  • Des lésions myofasciales, suite à une contraction brutale ou un choc.
  • Des tensions myofasciales dues aux mauvaises habitudes posturales, à la sédentarité et au manque d’activité physique.

Les dorsalgies fonctionnelles peuvent être aiguës, localement, accentuées par des postures ou des mouvements spécifiques; éventuellement la respiration. Mais elles sont généralement plutôt diffuses, situées entre les omoplates. Les dorsalgies fonctionnelles sont souvent décrites comme une sensation de brûlure dans le haut du dos: de la base du cou jusqu’entre les omoplates.

Les dorsalgies fonctionnelles chroniques

Quand ces dorsalgies se répètent pendant plus de trois mois, on parle alors de dorsalgies chroniques. Les dorsalgies fonctionnelles sont généralement chroniques, car elles sont le résultat d’une combinaison de facteurs de l’ordre du manque d’hygiène, c’est à dire des mauvaises habitudes:

  • Un défaut d’hygiène émotionnelle: quand la charge mentale, l’anxiété et le stress ne sont pas suffisamment évacués.
  • Un défaut d’hygiène alimentaire: en premier lieu le manque d’hydratation; le manque d’équilibre dans l’alimentation, évidemment la sous-alimentation, mais aussi évidemment la sur-alimentation devenue fréquente; enfin le manque de qualité des aliments que l’on choisit d’ingurgiter.
  • Un défaut d’hygiène cinétique: le corps ne bouge pas suffisamment pour pouvoir entretenir sa capacité à se mouvoir, tant en termes de quantité que de qualité de mouvement.
  • Un défaut d’hygiène posturale: les positions adoptées ne respectent pas l’organisation posturale physiologique du corps, où le déséquilibre du bassin est souvent en lien. En cause aussi les mêmes positions maintenues trop longtemps.

Les dorsalgies et la posture

Le bassin est le socle de notre colonne vertébrale, pilier de notre organisation posturale. En position debout ou assise, son équilibre est la condition sine qua non pour permettre au sacrum et aux étages vertébraux qu’il supporte de se trouver dans leur position physiologique.

Pour permettre au bassin de retrouver son équilibre, les praticiens de l’Ostéothérapie Méthode Bounine™ exercent des pressions en regard des os du bassin et du rachis notamment, en utilisant la technique du massage postural ostéo-tendino-aponévrotique ou MPO™.

Cette technique de massage similaire aux techniques trigger points se focalise sur les points clefs de l’organisation posturale du bassin: d’abord au niveau des insertions aponévrotiques, ligamentaires, tendineuses et myofasciales des os du bassin. Ensuite, au niveau de leurs insertions antagonistes sur les membres inférieurs, le coccyx, le sacrum, l’ensemble des vertèbres jusqu’au crâne (lombaires, dorsales, cervicales et occipitale), ou encore les omoplates et les humérus.

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La régulation par le corps, du degré de tension de ces structures anatomiques, est alors facilitée et engagée via les mécanismes de la proprioception. A l’issue de ce processus, l’organisation posturale du corps se rapproche de son point de tenségrité: c’est à dire de la répartition harmonieuse et équilibrée de toutes les tensions et compressions des structures qui la sous-tendent.

La tenségrité ou l’équilibre physiologique

Cet état de tenségrité est la clef pour que le corps puisse organiser sa posture, autrement dit sa façon de se tenir assis ou debout, de manière physiologique. Cette organisation posturale se caractérise entre autres par:

  • Une torsion neutre (i.e. une absence de torsion) entre les os iliaques.
  • Le plateau sacré, les sommets des crêtes iliaques, la ligne des épaules, la ligne courbe occipitale, les articulation temporo-mandibulaires et les yeux sont organisés symétriquement sur un plan frontal, et parallèlement au plan horizontal.
  • Un alignement vertical sur un plan sagittal du sommet du crâne, de la première vertèbre cervicale (en regard des lobes d’oreilles), de la ligne des épaules, des sommets des crêtes iliaques, des articulations coxo fémorales, du centre des plateaux tibiaux ainsi que des malléoles fibulaires et tibiales. Le rachis dorsal se trouve globalement en arrière de cette ligne, et le rachis lombaire en avant.

Cette organisation posturale physiologique doit être entretenue par l’observance des principes de base de l’hygiène émotionnelle, alimentaire, cinétique et posturale. Le cas échéant, les dorsalgies fonctionnelles chroniques disparaissent de façon pérenne.

Prévenir les dorsalgies fonctionnelles

Le traitement efficace des dorsalgies fonctionnelles que peut permettre la méthodologie éprouvée de l’ Ostéothérapie Méthode Bounine™ tient dans le temps à condition d’observer quelques principes fondamentaux:

1.    L'hygiène émotionnelle

La façon dont nous respirons influence notre état émotionnel. Pratiquer des exercices élémentaires de respiration permet de retrouver une respiration physiologique. Elle se caractérise par la régularité et l’amplitude diaphragmatique des inspirations et expirations. Avec une respiration saine, nos émotions sont canalisées, et participent moins à l’apparition des dorsalgies.

2.    L'hygiène alimentaire

Beaucoup de dorsalgies fonctionnelles ou autres troubles musculo-squelettiques sont simplement dus à un défaut d’hydratation. Rappelons que c’est un minimum de 1,5L d’eau par jour dont notre corps a besoin.

Une grande partie de l’appareil digestif est innervé par des nerfs dont les origines radiculaires se trouvent en regard du rachis dorsal, en particulier de la cinquième à la douzième vertèbre thoracique. Les organes concernés peuvent générer des dorsalgies lorsqu’ils sont en difficulté, par exemple lorsque le régime alimentaire est inapproprié:

  • L’estomac,
  • Le foie et la vésicule biliaire,
  • Le pancréas,
  • Les glandes surrénales,
  • L’intestin grêle,
  • Une partie du côlon ascendant et le côlon transverse.

L’alimentation saine est une alimentation équilibrée, avec au moins la moitié (en poids) sous forme végétale, surtout des fruits et légumes. Privilégiez les aliments à indice nutritif élevé, et  évitez les aliments transformés.

Il faut globalement veiller à manger «hypotoxique», en bannissant autant que faire se peut de nos assiettes les colorants, nitrites, phosphates, phtalates, pesticides et autres bisphénols A... qui n’ont aucun intérêt, bien au contraire, pour notre système digestif.

3.    L'hygiène cinétique

Selon Andrew Taylor Still, “La vie, c’est le mouvement”!  Le mouvement est indispensable à notre bonne santé. Pour entretenir notre capacité à nous mouvoir tant en terme de quantité que de qualité de mouvement, il est nécessaire de maintenir une activité physique régulière

L’activité physique dynamise le corps: il devient plus tonique, plus «réveillé», et votre immunité est renforcée. En prime, elle permet au corps de libérer des endorphines, les fameuses «hormones du bonheur», et constitue un excellent moyen de canaliser stress et anxiété. C’est aussi votre meilleure alliée pour se prémunir des maladies cardiovasculaires.

4.    L'hygiène posturale

Debout ou assis, le respect des courbes physiologiques de la colonne vertébrale est essentiel. Les lordoses cervicale et surtout lombaire, souvent effacées, doivent faire l’objet d’une attention toute particulière.

Une attitude posturale saine consiste à aligner sur un plan vertical le crâne, les épaules et le bassin:

  • En position assise, mettre un coussin sous les lombaires afin de les maintenir confortablement.
  • Allongé sur le dos, mettez un coussin sous vos genoux, un coussin plat sous vos lombaires et enfin un autre derrière la nuque, pour votre lordose cervicale. 
  • Allongé sur le ventre, n'hésitez pas également à lire dans la position du sphinx: en appui sur les coudes, pour bien placer la colonne vertébrale.