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Diaphragmes du corps humain : les 4 plans horizontaux

En anatomie, le terme “diaphragme” désigne généralement la structure musculo-tendineuse qui sépare les cavités abdominale et thoracique.

En 1968, Viola Frymann élargit le concept de diaphragme à toutes les structures anatomiques du corps humain organisées dans un plan horizontal. Elle introduit alors, en plus du diaphragme thoraco-abdominal, les diaphragmes pelvien et crânien. Le Dr Gordon Zink complète le concept en y ajoutant le diaphragme cervico-thoracique, déjà décrit en son temps par Bourgery.

Même si la réalité de ces structures tridimensionnelles ne correspond évidemment pas à des plans horizontaux linéaires, la notion de “plan horizontal” est un outil cardinal dans la compréhension des déséquilibres posturaux pour les thérapeutes. 50 ans d’observations cliniques et la littérature scientifique récente ont démontré les rôles essentiels de ces diaphragmes et de leurs interactions dans l’organisation structurelle du corps.

Principe fondamental de l’Ostéothérapie Méthode Bounine™, l’équilibre de ces quatre diaphragmes du corps humain est une condition sine qua non pour l’équilibre postural global du corps humain.

Qu’est-ce qu’un diaphragme ?

Par définition, le diaphragme est composé de dia, qui inclut à la fois l’idée de séparation et de passage à travers; et de phrên, que l’on peut traduire par le cœur, l'intellect ou l’esprit. Le diaphragme est une cloison transversale séparant deux cavités. Il permet de réguler le débit, l’ouverture, les pressions ou les tractions entre celles-ci.

Quels sont les 4 diaphragmes du corps humain?

 diaphragme anatomie

D’un point de vue postural, la projection dans des plans horizontaux des quatre diaphragmes du corps humain permet de visualiser aisément les déséquilibres et leurs mécanismes compensatoires.

1.   Le diaphragme palatin

diaphragme cranien 

Dans un plan horizontal allant des branches mandibulaires à la base du crâne, le diaphragme palatin ou cranio-pharyngien intègre les principaux éléments suivants:

  • la tente du cervelet,
  • l’ensemble des muscles de la langue et du plancher buccal,
  • leurs prolongements constituant le voile du palais et recouvrant la voûte palatine,
  • ainsi que leurs prolongements supérieurs aux apophyses ptérygoïdes et styloïdes.

Tous ces éléments forment une continuité myo-aponévrotique qui s’insère sur l’occiput, les temporaux, le sphénoïde, le palatin, l’os hyoïde, et les mandibules.

Son horizontalité repose directement sur l’équilibre du rachis cervical, mais aussi sur la bonne congruence occlusale entre mandibules et maxillaires. Par ailleurs, l’équilibre du diaphragme cranio-pharyngien dépend aussi de l’équilibre des ATM et du pivot axis-atlas-occiput.

Indirectement, son équilibre est interdépendant avec ceux des trois autres diaphragmes du corps humain, et en particulier de celui du diaphragme pelvien qui constitue la base sur laquelle repose l’ensemble de l’édifice squelettique.

2.   Le diaphragme cervico-thoracique

diaphragme cervico-thoracique 

Il est traversé par un plan horizontal passant par le sternum, la première paire de côtes et les clavicules, ainsi que les deux premières vertèbres thoraciques. Il comprend les éléments osseux et musculo-aponévrotiques de la ceinture scapulaire dans son ensemble, dont les muscles principaux sont les suivants:

  • les grands dorsaux, trapèzes, angulaires, rhomboïdes et subscapulaires en arrière,
  • les muscles sterno-cléido-occipito-mastoïdiens, scalènes, et pectoraux en avant.

L’équilibre de la ceinture scapulaire dépend de l’équilibre de la ceinture pelvienne et du fonctionnement physiologique du diaphragme thoraco-abdominal. En cas de dysfonctionnement de l’un ou de l’autre, des mécanismes compensatoires vont se mettre en œuvre pour assurer l’horizontalité du regard et l'expansion pulmonaire à l’inspiration, ce qui favorise l’apparition de symptômes douloureux dans la région cervico-thoracique.

A l’aide de techniques MPO, les praticiens de l’Ostéothérapie Méthode Bounine™  permettent aux corps en souffrance de se libérer des troubles musculo-squelettiques afin retrouver un fonctionnement équilibré du diaphragme cervico-thoracique. En prêtant une attention particulière au niveau des angles supérieurs des scapulas, ainsi que de C2 (la clé de voûte de ce diaphragme), C3 et C4.

3.   Le diaphragme thoraco-abdominal

diaphragme thoraco abdominal 

C’est le diaphragme que tout le monde connaît, composé d’un centre fibreux, sous-tendu par une continuité myo-aponévrotique s’insérant sur un anneau chondro-osseux:

  • sur la dernière vertèbre thoracique et les quatre premières lombaires,
  • sur le sternum, les côtes flottantes ainsi que les 9ème, 10ème et 11ème paire de côtes,
  • et sur les ligaments arqués médiaux et latéraux.

Physiologiquement, la respiration est abdominale, et une respiration thoracique haute peut favoriser l’apparition de troubles musculo-squelettiques dans la région thoracolombaire.

D’un point de vue postural, on vérifie l’horizontalité du diaphragme thoraco-abdominal grâce aux pointes de la douzième paire de côtes. Elles se situent aux carrefours des fibres des muscles carrés des lombes, obliques externes et transverses de l’abdomen, ainsi que du fascia thoracolombaire.

Sans une répartition harmonieuse des tensions entre ces muscles, appelé état de tenségrité, le fonctionnement du diaphragme ne pourra pas être optimal. Or cet état n’est possible que lorsque les iliaques sont alignés, d’où la nécessité de vérifier et de retrouver l’équilibre du diaphragme pelvien avant celui du diaphragme thoraco-abdominal.

4.   Le diaphragme pelvien

diaphragme pelvien 

Il est constitué de l'ensemble musculo-aponévrotique du plancher pelvien, et de la ceinture chondro-osseuse pelvienne. De son équilibre dépendent ceux des trois autres diaphragmes du corps humain. Sa projection dans un plan horizontal passe par des repères osseux facilement palpables, les épines iliaques postéro-supérieures et antéro-supérieures.

Le plancher pelvien

A nouveau, on retrouve l’organisation caractéristique des diaphragmes dans un continuum musculaire, aponévrotique, fibreux et osseux. Le plancher pelvien comprend notamment:

  • les muscles releveurs de l’anus, transverses du périnée et ischio-coccygiens,
  • le noyau fibreux central et les aponévroses superficielle et moyenne du périnée.

La ceinture pelvienne

Le plancher pelvien s’insère sur l’anneau chondro-osseux constitué de la symphyse pubienne, des iliaques, du sacrum et du coccyx.

L’équilibre de cette ceinture pelvienne nécessite la répartition harmonieuse des pressions et des tractions auxquelles elle est contrainte. Pour retrouver cet équilibre, préambule inéluctable à l’équilibre du diaphragme pelvien dans sa globalité, il faut donc inciter les principaux éléments suivants à s’organiser dans un état de tenségrité:

  • Les muscles obliques et transverses de l’abdomen, carrés des lombes et grands dorsaux,
  • Les muscles fessiers, piriformes, tenseurs du fascia lata et ilio-psoas,
  • Les muscles ischio-jambiers, droits fémoraux, pectinés, graciles, longs et grands adducteurs,
  • Les ligaments ilio-lombaires, sacro-coccygiens, sacro-épineux, sacro-tubéraux ainsi que le fascia thoracolombaire.

Cette organisation complexe ne peut s’équilibrer que si les iliaques sont alignés. Pour cela, les thérapeutes formés à l’Ostéothérapie Méthode Bounine™ appliquent les techniques de MPO au niveau des insertions musculaires et aponévrotiques clés du bassin. Lorsque la projection du plan passant par les quatre épines iliaques supérieures est horizontale, cela signifie que le diaphragme pelvien a retrouvé son équilibre.

Quelles sont les interactions entre les diaphragmes?

Notre corps ajuste systématiquement sa posture de façon à maintenir, quoi qu'il en coûte, l’horizontalité du regard. Les quatre diaphragmes du corps humain ont tendance à modifier leur configuration optimale, en fonction des contraintes musculo-squelettiques, pour atteindre cet objectif.

A l’aide de la projection de ces diaphragmes dans des plans en fonction du positionnement des repères osseux susmentionnés, les thérapeutes peuvent facilement repérer les mécanismes compensatoires et y remédier lorsque les projections de ces diaphragmes ne correspondent pas à des plans horizontaux.

Le cas échéant, le retour à l’horizontalité du diaphragme pelvien est la priorité, puisqu'il constitue la base sur laquelle repose la colonne vertébrale, ce qui conditionne par conséquent l’horizontalité de tous les autres.