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Posture et ergonomie : à la rencontre de l’ergodynamie
L'ergodynamie est un concept innovant, l'ergonomie dynamique. Fruit de 30 ans de collaboration entre Pierre Verchère et son équipe pluridisciplinaire au sein de Vépi, l'ergodynamie place l'ADN du mouvement (Aptitude Dynamique Naturelle) au cœur de la création d'un mobilier "vivant et artistique" qui respecte la singularité de chacun.
En juin 2024, la parution de "Ma BD a bon dos" fait écho à la rencontre de Pierre Verchère et de Nicolas Bounine, qui ont chacun développé une démarche globale qui remet le corps et ses aptitudes naturelles au centre de toute chose, un terrain fertile pour une rencontre harmonieuse entre l'Homme et ses outils.
Un concept né de l'observation de l'environnement
Ce qui a initié la genèse du concept ergodynamique, c'est avant tout l'observation de l'aptitude naturelle de l'Homme, et plus généralement du vivant, à être en mouvement :
Les enfants vivent leur corps, ils sont dans le mouvement
En observant les enfants, quelle que soit leur culture, vous constaterez qu’ils sont toujours dans le mouvement : ils jouent naturellement avec les éléments, ils aiment courir, sauter, se balancer ou grimper dans les arbres. C’est ce que Pierre Verchère aime appeler l’ADN du mouvement, soit l’Aptitude Dynamique Naturelle qui nous est propre, une forme de signature corporelle.
Cette aptitude naturelle est intuitive, et par définition ne peut en aucun cas être qualifiée de « faux mouvement ». Ce mouvement inné chez l’enfant, sa manière personnelle de l’exprimer, est une prédisposition qui lui est propre. Chaque être humain doit être en mesure de laisser son corps s’exprimer et reconstituer ses forces en fonction de son «ADN du mouvement».
Le mouvement est dans la nature humaine, il est à l’origine de la vie. Chez le bébé, puis le nourrisson, on constate trois fonctions motrices essentielles :
- La succion : le nouveau-né et plus tard le nourrisson ont le besoin inné, instinctif, de sucer et non pas seulement de manger. Le pédiatre Dominique Dardière explique : « la bouche est comme une troisième main pour un bébé. Elle lui donne des renseignements que sa main ne lui permet pas encore de repérer. Après avoir saisi un objet, le sucer lui permet de mieux l’appréhender ».
- Les mains agrippent, explorent, touchent, palpent. Lorsque l’on tape les mains du bébé l’une contre l’autre, il apprend à les utiliser de manière ludique et prend conscience de son corps.
- Le toucher par les pieds est aussi très important, comme le mentionne Pierre Verchère : « quand on installe bébé sur une chaise haute traditionnelle, son corps repose sur ses fesses bien emmaillotées et ses pieds s’agitent dans le vide. Le regard impassible, bébé semble en attente de quelque chose. Si l’on ajoute un socle à la chaise, lui permettant de poser ses pieds, il se redresse instinctivement en prenant appui avec ses mains et en tapotant sur le socle avec ses pieds. Alors il sourit, s’intéresse : c’est une explosion de joie. Il semblerait qu’en adoptant cette position, notre petit bipède entre en résonance avec tout son corps. Un effet vibratoire, traversant le corps des pieds à la tête via la colonne vertébrale, induit une sensation de plénitude du corps et se manifeste par un sourire spontané ».
Le mouvement est à la base de notre constitution : il nourrit le corps, l’entretient, le soigne et le repose. Il est nécessaire à la concentration et à la mémorisation, il nourrit l’imagination, la créativité et l’esprit.
Les parents éduquent le corps
Notre corps possède tous les outils dont il a besoin:
- L’outil main : notre premier outil, celui de la réalisation ;
- L’outil pied : pour se déplacer, se diriger, marcher, courir, sauter, grimper ;
- L’outil tête : pour imaginer, calculer, décider.
Or dans notre monde de plus en plus sédentaire, l'éducation des enfants ne permet plus au corps de vivre normalement : l’arrivée de la technologie numérique accentue cette donnée et impose ses conditions, le corps devient presque un problème par rapport au cerveau.
On a perdu pied avec la bipédie, notre marque de fabrique : l’outil pied est devenu optionnel. Notre société a développé un mode de vie qui permet de tout vivre assis. On se déplace assis dans un véhicule motorisé. On travaille assis depuis l’entrée en maternelle jusqu’à la fin de l'université. Ensuite, on est assis pour travailler dans de nombreuses professions. Il en est de même durant notre retraite et pour la plupart de nos loisirs.
Dès que l’on quitte la chaise haute, nos parents nous transmettent des codes sociaux selon leur culture :
- Ne mets pas les coudes sur la table, ce n’est pas poli.
- Tiens-toi droit et redresse la tête, tu vas avoir mal au dos.
- Ne te balance pas sur ta chaise, tu vas tomber.
Assis à angle droit sur une chaise, on compartimente le corps. La partie cachée sous la table est condamnée à l’immobilité : les fesses et les cuisses immobilisées sur une assise souvent trop profonde, les pieds dans le vide si l’on n’est pas assez grand, jambes alignées ou croisées, tandis que le haut du corps est en action.
On est bien loin de l’école péripatéticienne. En effet, l’école philosophique fondée par Aristote nous a montré à quel point la marche favorise la concentration et la mémorisation, nourrit l’imagination, la créativité, l’esprit. Le mobilier scolaire et adulte devrait intégrer la liberté du geste et du mouvement : être à l’image de la balançoire, de l’effet trampoline ou de l’envie de gesticuler.
Le mouvement est la clé
La finalité du mobilier n’est donc pas d’épouser la forme du corps, de le contraindre à des postures fixes, mais de favoriser l’alternance des postures, le mouvement du corps. Le mobilier doit participer à dynamiser le corps et par extension l’esprit.
Chaque personne qui souhaite acquérir ou trouver une chaise ergonomique de travail devrait avant tout se poser la question suivante : entre ces quatre propositions, quelles étaient mes préférences tout jeune enfant ?
- Le balancement représenté par la balançoire ;
- Le saut, à l'image du trampoline ;
- L'envie de gesticuler, à l'image de l'escalade, de grimper aux arbres ;
- L'envie de s'installer dans une cabane, à l'abri du mouvement.
On pourra alors constater trois niveaux de réponses :
- Soit la réponse est spontanée ;
- Soit l'on marque un temps d'arrêt, on réfléchit avant d'avoir sa réponse ;
- Soit nous n'avons aucun souvenir de cette période de notre vie ou nous ne voulons plus nous y référer.
Au terme d'un essai de différents types d'assises, chaque personne choisit bien souvent le type d'assise correspondant aux trois signatures rythmiques du corps. Et pour celle qui n'avait plus de souvenir, le corps retrouve son droit de citer. C'est étonnant !
Cette nouvelle possibilité de mouvement éveille un souvenir agréable. Une fois assis sur le siège, reproduisant notre gestuelle préférée, la magie opère. On réactive notre corps, le plaisir oublié de notre enfance : jouer avec son corps. Et comme chez le bébé qui sourit en tapotant des pieds sur un socle, on voit des regards d'adultes s'illuminer ! Le corps se détend, c'est gagné : il a réactivé l'insouciance de l'enfance.
Alors qu'en s'imposant l'immobilité, on induit un stress passif avec comme corollaire la douleur : les tensions musculaires pouvant générer les TMS (Troubles MusculoSquelettiques).
Dans ce domaine, la rencontre avec Nicolas Bounine a été déterminante : la compréhension de l’équilibre des iliaques comme préambule nécessaire pour retrouver le plaisir inné de notre ADN du mouvement.
L’ergodynamie au service de la vie du corps
L’ergodynamie prend en compte comme principe de base que notre corps a été conçu pour «tout faire» sous la réserve de faire le bon mouvement, et d’adopter la bonne posture.
Pina Bausch, danseuse et chorégraphe, exprimait le corps en ces termes : « il faut développer une conscience totale de ce que l’on fait, donner un sens à chacun de nos mouvements... Il s’agit de la vie, et donc de trouver un langage pour la vie ».
Les bienfaits de l’ergonomie dynamique sont par essence étroitement liés au bon fonctionnement biomécanique du corps. Pour ce faire, l’équilibre du bassin, qui relie le haut et le bas du corps, est un prérequis indispensable. Cette condition sine qua non est la priorité des praticiens de l’Ostéothérapie Méthode Bounine®. Alors, tout devient possible pour un corps équilibré.
Or, au travail, en train de nous détendre, de dormir ou de rêver, à tout âge et à toute heure de la journée ; notre corps est en mouvement permanent, en constante recherche d’équilibre.
C'est en partant de ce constat qu’a été développé l’ergodynamie afin de favoriser :
- Le mouvement
- La liaison des articulations du tronc vertébral avec les membres inférieurs et les membres supérieurs,
- L'alternance des points d'appui et des positions de notre corps dans l'espace,
- Le geste juste.
Libérer le corps des contraintes posturales, et lui permettre de s’exprimer naturellement est la meilleure façon d’éviter et de combattre nos douleurs, afin d’apporter un mieux-être au corps et à l’esprit.
Application de l’ergodynamie au poste de travail
La conception d’un siège ergonomique et dynamique doit être pensée et réalisée pour seconder le corps dans le cadre des tâches spécifiques, répétitives et de longue durée. Il doit également apporter une réponse à d’éventuelles déficiences physiques.
Le siège de travail ne doit pas se limiter à un siège de confort épousant le corps. Il doit avant tout solliciter le mouvement, suivre et accompagner le mouvement du corps dans ses activités afin notamment d'éviter les tensions musculaires à l'origine de nombreuses douleurs.
Pour cela, le corps à besoin de bouger à son propre rythme : l'alternance de la hauteur d'assise accompagnée d'un bureau réglable en hauteur, le choix d'une position d'assise dorsale ou ventrale, d'une assise dynamique ou fixe vont permettre de soulager le corps à long terme.
Bien souvent, l'utilisateur se contente de régler son siège selon la notice fournie par le fabricant, et bloque les mécanismes dans la position de confort souhaitée. Certes, il obtient un confort de posture, mais à terme, ce confort devient une contrainte, car le corps n'est pas sollicité.
Il s'affaiblit, prend à nouveau de mauvaises positions à l'origine des contraintes physiques et métaboliques. Il est important de savoir et de comprendre que les bienfaits d'un siège adapté et bien réglé, ne sont pas suffisants pour apporter de manière efficace et pérenne une réponse satisfaisante au bien-être du corps.
Il est tout aussi important de connaître son corps, d'être à son écoute et à son service. Pour bénéficier au mieux des bienfaits de l'ergonomie dynamique, consultez un des praticiens de l'Ostéothérapie Méthode Bounine® avant de venir choisir votre mobilier.
Une fois les vérifications effectuées, vous pouvez vous fier à votre corps pour redevenir actif et participatif. Faisons confiance à la conscience directe du corps! Nous pouvons résumer cet art de vivre de cette manière : « le corps en récréation, la tête en création ».
Toutes les illustrations de cet article sont issues de "Ma BD a bon dos" de Pierre Verchère et Philippe Raynal, que vous pouvez commander à partir du 30 juillet 2024